La vie d’entreprise génère de nombreux plaisirs et de multiples frustrations, comme toute vie en communauté et en famille. Succès, promotions, mariages et anniversaires sont des sources de réjouissance qui cimentent le lien entre collègues et à l’entreprise. Ils permettent de se sentir appartenir à un projet plus grand que soi et sont souvent la raison d’être de notre engagement dans une organisation. Le bonheur individuel et la satisfaction personnelle déteignent sur l’entourage et créent un cercle vertueux dont tout le monde tire parti.
À l’inverse, quand une personne n’est pas à sa place, les choses deviennent compliquées. Dans la majorité des cas, cela arrive pour l’une des quatre raisons suivantes : incompétence professionnelle, sociale ou managériale. La quatrième raison étant une combinaison des trois premières. L’incompétence professionnelle est la plus simple à déceler, quoi que… Sa persistance est fonction de la proximité que l’encadrement a de la ligne et de sa volonté d’agir, par une mutation ou une formation, par exemple.
L’incompétence managériale est tout aussi dommageable. Elle n’a pas seulement d’incidence sur les produits ou les services de l’entreprise, mais affecte moralement les équipes subordonnées. Elle est plus perverse car elle peut se dissimuler : visible pour les victimes, invisible pour la direction.
L’incompétence sociale est sans doute la plus complexe à identifier et à corriger. Il y a peu (pas ?) de formations qui permettent de l’atténuer: ne pas avoir de sens de ce qui se dit ou ne se dit pas, de la distance adéquate à avoir avec la clientèle, les collègues et les fournisseurs, d’une façon générale, de toujours tomber à côté. Les pros des RH le savent bien, on critique un comportement et non la personne. Mais que faire lorsque le travail est bien exécuté mais que le disque dur a un problème ? Il est complexe, voire impossible, de changer une personnalité. Quand le membre d’une équipe n’est pas adéquat dans son environnement, c’est ce dernier qu’il faut changer. Chacun doit avoir, et a, l’opportunité de se révéler. Si cela ne colle pas, c’est qu’il faut changer de cadre.
Trop souvent pourtant ces personnes restent en place. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe pas de volonté d’agir : la personne est protégée, elle a du pouvoir (réel ou par son activité, ses connaissances et son expérience). Ou alors, au pire, on s’en fiche. L’inertie est telle qu’il est plus facile de feindre l’ignorance que de prendre le problème à bras le corps. Ce qui représente un immense désaveu de la direction.
Quel est le message? Le message est que de tolérer des situations délétères dans une entreprise est pire que d’agir maladroitement ou de prendre des décisions difficiles. C’est un péché capital pour une organisation que de ne pas être capable de se régénérer.