On peut amener un cheval à l’abreuvoir, mais on ne peut pas le forcer à boire

par | Avr 8, 2025

Article qui sera publié le 1 mai dans le 24heures et le 2 mai dans la Tribune de Genève

Cette expression, dont l’origine est à la fois ancienne et incertaine, signifie qu’on peut donner à quelqu’un une opportunité ou les moyens de réussir, mais on ne peut pas le forcer à en profiter ou à agir.

C’est l’une des expressions préférées de tous les intermédiaires, les facilitateurs, les consultants. Et même des banques centrales. En somme, de tous ceux qui, comme nous, opèrent pour favoriser un événement – idéalement positif – sans pour autant en être le décideur ultime, qui, dans notre cas, reste le client et le candidat. Pour une banque centrale qui ajuste ses taux d’intérêt afin d’influencer les comportements économiques, le véritable décideur reste l’individu, l’entreprise, le marché.

Quand on nous demande comment nous voyons le marché des talents en Suisse, nous répondons souvent que c’est l’un des plus intéressants au monde. D’une part, nous vivons dans l’un des pays les plus attractifs pour les talents, grâce à ses conditions-cadres, ses paysages idylliques et son tissu d’entreprises stimulant. D’autre part, nous avons constamment le sentiment que les talents ne suffisent jamais et que tout le monde est en compétition pour ces 10 % de personnes qui sont des « game changers ». Ce sont ces mêmes profils que nos clients nous demandent chaque jour d’identifier et d’évaluer.

Mais nos efforts seraient vains si une entreprise ne créait pas les conditions nécessaires pour finaliser l’engagement de ces profils si rares et recherchés dans notre pays. Et nous ne parlons pas ici (seulement) des conditions matérielles souvent mises en place sans trop de soucis pour attirer les talents, mais avant tout des conditions culturelles : leadership, valeurs, mission, vision.

Cela peut sembler évident, mais nous pouvons vous assurer qu’un leadership peu inspirant et une vision floue suffisent à faire fuir un talent, même après un long travail de conviction. Amener un talent à considérer une opportunité est une chose, le convaincre d’y adhérer en est une autre. Comme un cheval à l’abreuvoir, nous ne pouvons pas le forcer à boire.

L’attractivité passe donc par une proposition de valeur claire, authentique et inspirante. Une entreprise qui veut s’assurer les meilleurs talents ne peut plus se contenter d’offrir un bon salaire et des avantages compétitifs. Elle doit donner du sens à ses ambitions, incarner des valeurs fortes (souvent véhiculé avec authenticité par son équipe de direction) et porter une mission noble, capable de rallier et d’enthousiasmer. Car au final, ce ne sont ni les produits ni les processus qui font la force d’une entreprise, ce sont les personnes qui la composent.

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