La rémunération du travail offre une source intarissable de réflexion et de discussion, parce qu’elle répond à tant de besoins chez l’être humain. Il est utile dès lors de se poser la question, dans une situation de recherche d’emploi et donc de négociation salariale, quelle(s) utilité(s) nous attribuons à la rémunération* que nous attendons pour un nouveau poste.
Il est aisé de répondre à cette première question. En réalité, l’utilité de la rémunération suit, couche par couche, la hiérarchie des besoins de la pyramide de Maslow : encore celle là me direz-vous ! et nous ne vous ferons pas l’offense de vous citer tous les besoins. Pourtant, le parallèle entre les deux est frappant. Nous rencontrons de plus en plus de personnes pour lesquelles les besoins de reconnaissance matérielle, avec l’expérience, l’âge, le développement personnel, le sentiment que la vie a effectivement une fin, n’importent que peu, tant qu’ils sont tout juste suffisants à couvrir leurs besoins de base (la boucle est bouclée !). C’est le sens donné à ce qu’accomplissent ces personnes, au domaine d’activité de l’organisation qui les emploie, à une forme de transcendance du travail qui les anime.
En ce sens, des représentations dynamiques** de la hiérarchie des besoins sont bien plus révélatrices de la réalité que le triangle statique que nous connaissons. Cette pyramide traduit nos besoins croissants en nourriture émotionnelle et psychique, par rapport à une nourriture plus matérielle et concrète. Pourtant même cette pyramide dynamique ne représente que partiellement ce que nous, chasseurs de talents, percevons être une vraie vague de fonds sociétale, qui est de donner du sens à ce que nous faisons tous les jours dans notre métier, et ce dès le début de la vie active, parfois même avant.
Nous avons l’immense privilège de côtoyer chaque jour des personnes d’horizons, d’âge, d’expérience et de compétences très variées, aussi bien chez nos candidats que chez nos clients. Hors que voyons-nous ? des personnes avides de sens, des personnes curieuses et dont la motivation est de découvrir, se découvrir et rendre à la société ce, parfois, qu’elle ne leur a pas encore vraiment donné.
Bien entendu me direz-vous. Voilà un discours de super-privilégiés, de nantis dans un pays de nantis. Bien entendu, il y a un peu de cela. Mais que cela existe est pour nous un message très encourageant.
Alors la prochaine fois que vous vous poserez la question de ce dont vous avez besoin pour vivre, ne faites pas juste la liste de vos dépenses mensuelles.