Le sens, le sens, le sens… Ce mot est tellement utilisé en ce moment qu’il en perd toute sa signification. Nous l’entendons toute la journée, dans toutes les bouches, à toutes les sauces et dans n’importe quel contexte. Trouver un sens à sa vie, à son emploi, à ses amours et à la couleur de son t-shirt. Est-ce que questionner le sens de toute chose ne nous ferait pas perdre de vue les vraies directions à prendre ?
Nul doute que personne n’a envie de revenir à un format « tais-toi et bosse » et que de comprendre l’utilité de ses tâches dans la « big picture » de son entreprise, ou de toute activité d’ailleurs, est non seulement utile et important, mais il en va de sa santé mentale.
Comme tous les extrêmes sont généralement néfastes, nous nous questionnons donc sur le concept de l’épanouissement professionnel à tout prix.
Toute activité professionnelle est faite de contraintes, de tâches que nous aimons moins, de collègues avec lesquels nous ne passerions pas les fêtes de Noël et de certaines journées que, disons-le franchement, nous préférerions parfois oublier. Depuis notre poste d’observation du marché, nous constatons souvent un doux mélange des genres, entre perte de sens et excès de contraintes.
Nous croyons au concept du balancier, passant d’un extrême à l’autre et se stabilisant dans une 3ème phase. Serions-nous dans cette 2ème phase où, excédé d’avoir, pendant des générations, dû supporter des travaux ingrats et vides de significations, nous souhaitons absolument nous recentrer sur notre « nous » intérieur et nous épanouir dans la moindre de nos tâches ?
Les générations, qu’elles soient X, Y, Z ou C cédille, sont souvent montées les unes contre les autres à propos de soi-disant comportements professionnels qu’une communauté reproduit et pas l’autre, comme l’impatience versus l’hyper fidélité, ou encore la relation à la hiérarchie. Nous constatons, le 23 novembre 2020, juste avant Noël et en pleine crise sanitaire, que la quête de sens concerne tout le monde et toutes les générations, alphabétiques ou non.
Cette quête de sens mène très souvent à des changements profonds et régulièrement des changements d’employeur, voire d’industrie, ou encore de métier pour les plus courageux. Or, ces mêmes changements n’apportent pas toujours leur lot de sens et de satisfaction, car parfois basés sur des croyances ou des fantasmes, par exemple ; Je vais me rediriger vers les ONG ou vers les ressources humaines pour être plus proche de « l’humain ». Nous ne prêchons pas pour notre paroisse en disant cela mais, pourquoi ne pas induire ces changements et cette quête au sein même d’un environnement connu et maîtrisé ; son poste actuel ? Un comportement différent envers les autres est parfois plus efficace pour se rapprocher de « l’humain » que d’intégrer un département RH peu empathique ou une ONG très politisée. Pour résumé, loin de nous l’idée de nous abrutir dans un métier n’ayant aucun intérêt et comme le dit si bien l’adage, de perdre sa vie à la gagner, mais ne devrions-nous pas parfois nous satisfaire de l’existant et de créer ce sens plutôt que d’aller le chercher ailleurs ?