L’embellie économique que nous vivons, couplée à la période de l’année, a comme conséquence une myriade de titres dans la presse sur le thème de (la négociation de) l’augmentation du salaire. Ou comment surfer la vague macro-économique positive dans son propre intérêt?
Le lien entre une augmentation de salaire et la situation macro-économique est un raccourci simpliste, au mieux, sauf pour les syndicats qui en font leur fond de commerce. Le salaire n’est rien d’autre qu’une contrepartie reçue pour un travail effectué avec valeur ajoutée. C’est en fonction de la qualité de ce dernier et de sa valeur perçue et calculée par l’employeur (ou, in fine, le client) qu’une augmentation peut se justifier [1].
Il n’est donc pas nécessaire d’attendre une hausse du PIB, sur lequel vous et moi dans notre individualité n’avons aucune influence, pour négocier sa rémunération. Il suffit de travailler avec passion, engagement et efficacité tous les jours. Si la situation de l’entreprise ou de l’économie n’est pas au beau fixe, aucun employeur ne prendra le risque de perdre un collaborateur compétent, expérimenté et investi.
Tout collaborateur engagé transcende la fonction et le niveau hiérarchique. Il est précieux et son employeur attentif à son bien-être : il est le socle du succès de l’entreprise. La compétitivité de sa rémunération devient un outil de rétention primordial. Dans un contexte économique difficile et si les prétentions sont sensées, même une entreprise moins réactive et compétitive répondra positivement à une demande d’augmentation. Et puis nous avons en Suisse probablement l’arme de compétitivité la plus efficace qui existe au monde, celle de la flexibilité du marché du travail qui permet un arbitrage simple et efficace entre offre et demande : un collaborateur « sous-payé » trouvera facilement ailleurs.
Nous avons collectivement conduit plusieurs dizaines de milliers d’entretiens avec des cadres et des spécialistes et pouvons affirmer que les personnes confiantes en leur capacité à contribuer positivement au résultat de l’entreprise sont aussi les moins inquiètes car elles considèrent leur (augmentation de) salaire comme une conséquence logique et naturelle de leurs prestations.
Conseil ultime : rester concentré sur soi-même, sur sa capacité à produire des performances exceptionnelles pour son employeur, ses clients ou ses collègues, s’investir sans fin sur son propre développement pour rester compétitif, rester ouvert au feed-back, humble mais confiant en soi. La rémunération n’est que la contrepartie de tout cela et si votre employeur refuse de le valoriser, il y a toujours des dizaines d’entreprises prêtes à le faire et à engager ces rares « A performers ». Ne vous pensez pas indispensables mais soyez tout simplement des professionnels exemplaires et donc rares. Le reste suivra.
[1] Nous avons à dessein omis d’aborder l’ajustement automatique ou négocié des salaires au coût de la vie (inflation), d’abord parce que c’est un quasi non-sujet ces dernières années et aussi parce qu’ils font partie de la politique salariale, négociée ou non.