Ne dites pas à ma mère que je suis chasseur de têtes, elle me croit pianiste dans un bordel 1

On ne naît pas « chasseur de têtes », on le devient : après mes études en économie, je voulais travailler dans le monde de la finance et suis devenu banquier (un terme qui ne veut pas dire grand-chose d’ailleurs) dans une grande banque d’investissement. Une occupation à la réputation bien ancrée, quoi que vous fassiez dans la banque d’ailleurs, qui inspire respect et, pour certains, de l’admiration. Sans doute le fait de brasser beaucoup d’argent, et de côtoyer des gens qui en ont, impressionne. J’ai découvert le métier de « chasseur de têtes » 2 par hasard en même temps que la réputation parfois sulfureuse qui l’entoure, à tort ou à raison.

Quelles sont donc les origines de cette image négative que l’on se fait trop souvent de notre métier pourtant utile, difficile et exposé ?

Tout d’abord, pour les personnes qui souhaitent changer de poste, ou qui n’en ont plus, il y a souvent un malentendu sur qui est le mandant : c’est l’entreprise qui cherche qui est le client, pour le candidat le service est gratuit. Il est donc compréhensible que l’attention des consultants aille avant tout à la satisfaction des besoins des entreprises mandantes. Une personne qui n’a pas compris ces mécanismes peut se sentir frustrée car elle les perçoit comme un manque d’attention, en particulier si son profil est atypique ou ne correspond pas à un mandat ouvert.

Une autre origine d’une image en demi-teinte de notre métier est que c’est une activité qui se pratique dans l’ombre. Le public ne comprend pas bien comment nous travaillons, comment nous trouvons les candidats et pourquoi nous les débauchons : il interprète notre fonction comme un mélange entre de l’espionnage et de l’incitation à la traîtrise, alors que nous savons tous qu’une personne heureuse à son poste ne va pas changer. Le chasseur de tête provoque le changement, est un accélérateur d’un processus inéluctable et, en ce sens, est utile aussi bien à l’entreprise que le candidat quitte qu’à celle qu’il va rejoindre.

Une dernière raison est liée au manque d’accréditation et de contrôle de la profession. Le seuil d’entrée est bas, même s’il n’est pas inexistant. Par contre, être un très bon acteur du secteur et avoir du succès est une toute autre histoire. Une réputation se construit sur des années et se défait en un tournemain.

Alors, la prochaine fois que l’on vous appelle pour vous demander quels sont vos plans professionnels, faites un bon accueil à votre interlocuteur, il ne vous veut que du bien !

[1] En hommage à Jacques Séguéla

[2] Je préfère « consultant en recrutement de cadres », mais c’est moins punchy

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