Il y a des moments dans la vie où on sait. Pas toujours évident d’expliquer pour quelles raisons, mais on sait. Ces instants de clarté absolue sont aussi rassurants que troublants, mais nous guident généralement vers des choix importants et souvent décisifs.
Dans le jargon juridique, une intime conviction est une notion qui illustre la subjectivité de toute décision pénale. Dans la vraie vie, cette notion exprime, selon nous, une certitude inexplicable.
Dans le cadre de notre métier de consultant, il nous arrive parfois d’expérimenter cette intime conviction lorsque nous rencontrons des candidats. Intime conviction que la personne en face de nous est absolument idéale pour notre client et le mandat confié, mais également que le poste en question est idéal pour la carrière de notre candidat. En tant que consultant, et prônant la transparence, nous devons bien entendu expliquer ce sentiment particulier à notre client…pas forcément évident, car pas toujours lié à la transférabilité des compétences ou au savoir-être. Nos clients seraient peut-être surpris d’entendre un feedback comme celui-ci : C’est le bon candidat, je ne sais pas pourquoi mais nous en sommes convaincus. Heureusement que ces convictions (intimes ou pas d’ailleurs) sont généralement assorties d’éléments concrets et rationnels.
Est-ce de l’instinct ? Ce concept animal trop souvent étouffé par nos certitudes et les milliards de data que nos pauvres cerveaux doivent digérer en permanence ? Nous le croyons. Faut-il s’y fier ? Nous en sommes intimement convaincus.
Fiabiliser ses jugements et décisions par du concret semble une approche prudente, ne pas sous-estimer ses intuitions, dans ce monde du gigabyte seconde et du tout à l’information est peut-être une question de survie.