Dans notre monde professionnel, l’effort et l’engagement, en particulier lors de la prise de fonction d’un nouveau poste, sont des attitudes normales, attendues même. Et qui plus est si la fonction comporte de lourdes responsabilités. Que retire-t-on vraiment, à titre individuel, de ces sacrifices et de cette peine ?
On peut argumenter que la rémunération, importante dans sa quantité et dans sa valeur symbolique, est la raison première de cette abnégation. Elle justifie le dévouement total à son poste et son employeur. Il y a cependant une justification plus importante qui, en fin de compte, est indépendante du niveau de responsabilités, de l’expérience, de la rémunération ou du poste.
Il faut en baver ; non parce que c’est notre héritage culturel qui nous le dicte – ce qui ne s’acquiert pas avec un peu de souffrance n’a pas de mérite – mais parce que c’est la seule façon de se connaître vraiment. La difficulté nous aide à définir nos limites, bien plus que la facilité ou l’auto-analyse.
Vous vous pensez un amateur de vélo ? Mais qu’en savez-vous tant que vous ne vous êtes pas frotté à vos propres limites ? Que savez-vous de vos réactions, de votre raison(-nement), de votre volonté quand le muscle est tétanisé ou que le regard se brouille par manque de sucre et d’oxygène, quand vous franchissez la limite qui vous paraissait infranchissable ? Cet extréme réveille-t-il chez vous un sentiment de fierté, d’orgueil ou d’humilité ? Ou une envie de tout laisser tomber ?
Il ne s’agit pas de se disqualifier, de se dégoûter ou de relever un défi (si, peut-être quand même un peu…), mais avant tout de créer sa propre échelle de valeurs, de besoins et de capacités.
Ici réside le plus grand argument contre la tendance contemporaine du work-life balance, un paradigme louable en soi, mais débilitant. Qu’apprend-on sur soi quand on ne ronronne qu’à 80% – au mieux – de ses capacités ?
Allons nous frotter au pire, à l’extrême de ce que nous nous représentons comme nos propres limites. On en sort toujours vainqueur : soit on se découvre une nouvelle passion et de nouvelles énergies qui transcendent nos préjugés sur nous-même, soit on établit notre cadre et nos limites. Un bien précieux pour le reste de sa carrière, et de sa vie. Soyez donc ambitieux et cassez ce plafond de verre que vous vous êtes vous-même imposé.
- Publié le mars 25, 2024
- Par Alejandro Henning
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