Nous faisons un métier merveilleux. D’un côté, nous aidons les sociétés à résoudre leur problème le plus saillant, celui de trouver la bonne personne pour la bonne place. De l’autre, nous soutenons les candidats dans leur choix du prochain vecteur de croissance professionnelle et personnelle. Que peut-on rêver de mieux ? Il y a pourtant un troisième aspect à notre activité que je trouve personnellement très excitant : c’est de découvrir la vie intérieure, intime et cachée des entreprises. Non comme un ‘voyeur’ qui soulève un voile sur ce qu’aucun essaye de cacher, mais parce que la connaissance de l’intérieur d’une compagnie permet d’en comprendre dans les détails le fonctionnement.
Et pourquoi est-ce tellement intéressant ? Même si ce n’est pas la seule raison, la plus importante à mes yeux est la découverte de la multitude de recettes à succès pour bien faire en termes de gestion des personnes. Vous avez bien lu, il n’y a aucune critique, que de l’admiration. Après plus de vingt ans dans le métier à découvrir des petites et grandes entreprises, il m’est parfaitement clair que la majorité des ‘patrons’ (ou managers, ou chefs d’équipe ou leaders) font de la prose sans le savoir. En d’autres termes, il existe beaucoup de façons de bien gérer une firme, et surtout de bien gérer des gens. Nul besoin d’être allé à la Business School de Harvard. En effet, les livres de management sont remplis de vérités complexes qui à mes yeux représentent le 20% des compétences marginales pour être parfait dans son rôle. Mais le 80% nécessaire, et suffisant, pour bien gérer une organisation (ou une équipe ou une personne ou soi-même) aurait dû être appris, soyons généreux, à la fin de l’école obligatoire. Sans ordre particulier, voici un nombre de compétences humaines de base (à défaut d’oser ‘manières’).
1. Dire bonjour, au revoir et merci en regardant dans les yeux, en serrant la main de façon directe et franche (sous nos latitudes bien entendu)
2. Regarder les gens dans les yeux quand on communique avec eux
3. Dire la vérité, rien que la vérité, de façon à ce que la communication se fasse d’adulte à adulte, comme on dirait en analyse transactionnelle. Ceci n’empêche pas la négociation. L’élément sine qua non est celui de la confiance. Malgré les garde-fous juridiques, si un minimum de confiance n’existe pas, toute activité commerciale s’arrête (je m’insurge contre l’habitude qu’ont les cafés d’encaisser une consommation en terrasse au moment de la servir, sous prétexte qu’a priori je vais partir sans payer)
4. Eviter le chantage affectif, menace ou chantage
5. Faire preuve de respect pour la personne même si on critique son travail (cf. pt 3 ci-dessus)
6. Valoriser la personne qui a fait le travail ou l’équipe mais certainement pas soi-même (en tant que supérieur)
7. Respecter la frontière entre vie privée et professionnelle
8. Montrer de l’exigence, il est plus facile d’être coulant que sévère
9. Walk the talk (faire ce que l’on dit)
10. Se considérer comme un exemple, tout en sachant être humain et imparfait
Au risque de me répéter, 80% des compétences d’un bon manager se retrouvent dans une interaction saine et adulte avec ses collaborateurs, les 20% restant sont un bonus mais pas indispensables. C’est d’ailleurs pour cela que nous retrouvons régulièrement d’excellents managers dans les rangs de personnes qui n’ont jamais suivi le moindre cours de gestion du personnel. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas apprendre et s’améliorer. Mais être un citoyen responsable, dans toute l’acception du terme, équivaut à une grande partie du chemin parcouru.