Déjeuner avec Nicolas Durand,
Co-fondateur et CEO d’Abionic

Ganci Partners a lancé en 2018 une série de déjeuners-interviews avec des dirigeantes et dirigeants d’entreprises locales, concept que nous sommes ravis de poursuivre cette année.

Notre second invité est Nicolas Durand, Co-Fondateur et CEO d’Abionic, scale-up suisse de plus de 60 collaborateurs, fondée en 2010 et basée depuis 2016 au Biopôle à Lausanne.

Abionic est spécialisée dans le développement de plateformes de diagnostic médical basées sur une nouvelle nanotechnologie de pointe, ayant comme objectif principal l’amélioration de la prise en charge des patients. Ces solutions de diagnostics rapides de qualité laboratoire permettent aux médecins de prendre les bonnes décisions cliniques en un temps très court.

Depuis sa fondation, de nombreux prix ont été décernés à Abionic en reconnaissance de son modèle d’affaire qui a le potentiel de changer le monde. Dès lors, Abionic se positionne comme la jeune entreprise Medtech la plus décorée de Suisse avec plus de 30 prix reçus.

Faisons à présent une parenthèse sur le beau parcours de vie de notre invité.

L’entrepreneuriat, une partie intégrante de votre ADN ?

« Enfant, je rêvais d’être soit astronaute, soit entrepreneur. Je voulais faire des choses qui étaient extraordinaires. J’ai créé à 14 ans ma première « boîte » dans le domaine du dépannage informatique. Tout l’argent gagné durant les deux premiers mois a été reversé à la Chaîne du Bonheur. Puis j’ai eu envie de faire de la haute technologie et devenir un entrepreneur comme ceux basés à la Silicon Valley. À la suite de mes études en microtechniques à l’EPFL, j’ai réalisé ma thèse de doctorat sur les nanotechnologies au sein du laboratoire comptant le plus de start-up qui sont sorties de l’EPFL. C’était très important pour moi d’être dans un vivier d’entrepreneurs et de pouvoir apprendre d’eux.

L’aventure Abionic a débuté avec mon collègue Iwan Märki. Nous sommes partis d’une idée et il a fallu 10 ans de travail acharné afin d’établir un produit qui soit vraiment au niveau des attentes du marché en termes régulatoires. »

Votre rôle en tant que CEO ?

« C’est important pour un CEO d’être le porte-parole de l’entreprise et le porteur du projet. C’est la figure que l’on voit à l’extérieur. Le CEO ne doit pas être omniprésent à l’interne, dans le micro-management. Je suis celui qui réfléchit à la stratégie, développe le business, recherche les fonds afin de disposer de toutes les ressources nécessaires pour que les projets avancent. En tant que CEO, j’ai des centaines de casquettes que je change dans la journée, certaines plus valorisantes que d’autres. La première qualité d’un bon CEO, c’est cette capacité à pouvoir s’adapter à toutes ces facettes et à avoir une résilience hors du commun. Les plans se déroulant rarement comme prévu, il faut continuellement se remettre en question et s’adapter aux diverses situations. »

Votre recette pour stimuler vos équipes ?

« Je prône le management par l’exemple. C’est important que le CEO soit perçu comme quelqu’un qui a les mains dans le cambouis, donne son maximum, communique une vision afin que ses collaborateurs aient un cadre le plus confortable possible pour pouvoir délivrer. Chez Abionic, l’ambiance est excellente. Nous travaillons sous pression et sommes très exigeants, car nous avons encore beaucoup de projets à mettre en place, mais Abionic offre un cadre de travail stimulant où les collaborateurs font une vraie différence pour les patients. »

La prochaine étape pour Abionic ?

« Dans le monde idéal, Abionic continuerait à développer son menu de tests. Nous aurions une phase d’expansion commerciale agressive afin qu’un maximum de patients puissent profiter du produit. On a la chance d’être dans un domaine où l’on sauve des vies. Maintenant, il faut arriver à convaincre les utilisateurs, c’est-à-dire les médecins, qu’ils peuvent aussi faire cette différence en adoptant une nouvelle technologie. Aujourd’hui, nous avons ouvert plus de 40 pays. Les Etats-Unis sont le prochain marché important que nous souhaiterions développer, ainsi que le Brésil, le Japon et la Chine.

On aimerait surtout que les médecins en Suisse soient plus ouverts à donner une chance aux nouvelles technologies. Le courage d’oser manque principalement dans notre pays ! »

Quelle est votre relation à l’échec ?

« On apprend toujours de ses échecs. On ne les vit jamais très bien. Il s’agit surtout de ne pas les reproduire. On communique beaucoup entre entrepreneurs afin de partager les expériences positives ainsi que celles qui n’ont pas fonctionné. On n’apprend pas à devenir entrepreneur en prenant des cours, mais en partageant ses expériences avec ses pairs. »

Votre plus grand défi ?

« Mon plus grand défi serait de faire prendre conscience que nous vivons dans un écosystème qui doit drastiquement changer pour être beaucoup plus compatible avec les entreprises en forte croissance technologique. D’autre part, malgré l’attractivité de la Suisse, l’adaptation et le changement ne sont pas son fort, ni le courage d’ailleurs ! Nous devons impérativement améliorer notre écosystème pour les générations à venir. »

Une passion ?

« Champion suisse dans la catégorie Advanced, ma grande passion c’est la voltige aérienne. C’est mon antidépresseur, car c’est l’un des rares moments de ma journée où je peux déconnecter et ne pas penser au travail. Je laisse les soucis au sol. C’est un sport qui demande beaucoup de rigueur et qui offre des paysages et des sensations extraordinaires. » 

 Votre plus grande force ?

« Ce que j’ai dû développer malgré moi chez Abionic c’est la résilience. C’est d’accepter que les choses n’aillent pas systématiquement comme on a envie. Plutôt que de les combattre, je réfléchis à la manière d’adapter ma stratégie. »

Le mot de la fin

« Nous sommes dans une période difficile et avons besoin d’avoir des personnes qui se battent pour rectifier le tir afin de laisser « du positif » aux générations suivantes. Nous ne devons pas rentrer dans une logique d’acceptation de tout ce qu’on doit subir, mais de réflexion intelligente de la manière dont on pourrait agir afin d’améliorer nos valeurs sociétales ».
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