Déjeuner avec Luca Tagliaboschi – Associé, CEO adjoint & CFO de Cardis SA

Au Restaurant de l’hôtel de la Paix à Lausanne

Lors d’une réception professionnelle dans un palace lausannois, entouré du gratin de l’immobilier local, Monsieur Tagliaboschi, (alors très jeune) Directeur Financier du groupe de Rham, répond à l’un de ses interlocuteurs, un grand acteur de l’immobilier, lourdement insistant, qui le prend pour « le fils de » : « Oui, mon père est dans l’immobilier. Il est concierge et s’occupe de trois entrées d’immeubles à Fribourg ».

S’il fallait résumer la personnalité de Monsieur Tagliaboschi, cette déclaration, teintée de fierté, d’ironie et bien entendu d’humour, contient de nombreux éléments qui définissent la carrière de notre interlocuteur : une progression exponentielle et un travailleur acharné qui a toujours su qu’il voulait réussir et n’a pas attendu la trentaine pour atteindre son but. Mais au-delà, nous entendons aussi une personne lucide, réaliste sur ses qualités et ses défauts, et, peut-être le plus important, un dirigeant pour qui la famille, sa famille, joue un large rôle dans son existence.

Né d’un père italien et d’une mère gruérienne, Monsieur Tagliaboschi débute sa vie dans le commerce…à 12 ans. Acheteur et vendeur de tout et de rien, les chiffres, les marges, les rentabilités sont des concepts qu’il maîtrise vite et bien, à l’âge où d’aucuns jouent à cache-cache. S’ensuit un apprentissage dans une fiduciaire pour se faire un métier dans son élément : les chiffres et la finance. Et déjà il a quelques clients pour une petite comptabilité, un business qu’il fait à côté, histoire d’asseoir ses velléités d’indépendance.

Et puis un tracé de carrière indubitablement ascensionnel, mais à travers plusieurs industries. Le changement, contrairement à la plupart d’entre nous, ne fait pas, mais alors pas du tout peur à Monsieur Tagliaboschi. Il en fait un art.

Frank Gerritzen : Monsieur Tagliaboschi vous êtes arrivé à votre poste grâce à beaucoup de travail. Vous arrive-t-il de vous arrêter ?

Luca Tagliaboschi : Oui bien entendu ! En fait, je travaille beaucoup mais recherche l’efficacité avant tout : pourquoi faire plus quand un peu moins suffit ? Et surtout si le temps gagné sert à faire quelque chose de plus productif. J’ai même « frisé le code » : lors d’un cours de dactylographie (à l’époque où ce genre de formation existait encore), je regardais sous le cache pour ne pas avoir à apprendre la disposition des touches… et on a peint les touches en noir pour que j’arrête de tricher. Il m’en est resté une incroyable rapidité de frappe, pour écrire et calculer. On m’a même surnommé le Mozart du clavier.

FG : Vous souvenez-vous de l’entretien d’embauche pour votre poste actuel ?

LT : Très bien ! Le courant avec le Directeur qui m’interviewait a tout de suite bien passé. Nous étions immédiatement alignés sur une certaine vision de la gestion financière et des indicateurs de rentabilité. Fait rare, j’ai même pu démontrer mes compétences sur Excel et de gestion des tableaux de bord pendant l’entretien.

FG : votre carrière actuelle est très suisse, voire même régionale. N’avez-vous jamais voulu explorer de nouveaux horizons ?

LT : Bien entendu et je l’ai fait. Après mon apprentissage en fiduciaire, je rentre chez Cartier à Fribourg dans la comptabilité puis chez PSA (le groupe Peugeot Citroën) en Suisse. On me propose, parce que j’avais réorganisé le contrôle de gestion et suggéré des outils que le groupe a repris dans toute l’Europe, la direction financière de PSA… au Nigéria ! Trois semaines avant notre départ, l’usine nigériane est cédée. Du coup, on m’invite au saint des saints, au siège à Paris, où je côtoie la direction générale, dont des membres de la famille Peugeot. Nos bureaux sont voisins. J’ai adoré ces années à Paris. Un petit coup de pouce du destin nous a aidés à faire le pas d’après : le 9 juillet 2006, le jour de la finale de la coupe du monde de football entre l’Italie et la France, notre fils naît à Neuilly. La Suisse, comme pays pour élever un enfant est un havre, un paradis, et elle nous manquait. Nous sommes donc rentrés, moi pour PSA, pensant à une autre assignation future à l’étranger. Et le téléphone sonne, c’est un recruteur.

FG : Qu’est-ce que cette personne a bien pu vous dire pour que vous quittiez un environnement qui vous allait si bien, dans lequel vous aviez de la reconnaissance et beaucoup de succès professionnel ?

LT : En fait, comme je n’avais rien à perdre, et que je suis curieux de nature, je suis allé voir. Ce qui m’a plu, c’est avant tout la personnalité de Philippe Cardis, aujourd’hui l’un de mes associés. Ce qui a éveillé mon intérêt professionnel par contre est la phase dans laquelle se trouvait le monde de l’immobilier : le marché était en mutation. La société elle-même était en réorganisation. Et comme j’adore structurer, trouver de meilleures solutions, augmenter la productivité et les résultats, j’étais comme un enfant dans un magasin de jouets.

FG : Comment s’est passée votre association à Cardis SA ?

LT : D’abord par la reprise, à plusieurs associés, de la partie courtage de la très importante société immobilière de la place qui nous employait, Philippe Cardis et moi. J’ai initialement continué à m’occuper de la Direction financière, poste que j’occupais déjà. La nouvelle structure étant plus petite, je me suis vite ennuyé. Je me suis alors lancé dans l’eau froide et ai commencé à faire du commercial. J’ai découvert un nouvel univers qui m’a réussi : le bureau de Fribourg que nous avons ouvert compte aujourd’hui 12 collaborateurs et est le leader en termes de nombre de transactions de notre organisation. J’en étais le courtier principal pendant 2 ans. Puis j’ai jeté mon dévolu sur la région Vevey-Montreux avec un nouveau bureau, puis est venu le Bas-Valais. Finalement nous avons ouvert au 1er janvier de cette année un bureau à Berne. Cette date marque aussi mon accession au poste de Directeur général adjoint de Cardis SA. Et comme je pense toujours au futur, j’ai nommé deux talentueux collègues pour les régions de Neuchâtel, Fribourg, Riviera et Valais. Dans mon poste actuel, je supervise toutes les agences du groupe et les bureaux de Lausanne, Berne, et tout bientôt Morges, en direct. Pas mal pour un comptable !

FG : Et l’avenir ?

LT : Nous voulons renforcer notre position de leader de société immobilière qui ne fait que du courtage, ce qui nous empêche d’avoir un oreiller de paresse : c’est toujours la prochaine transaction qui compte, aucun revenu n’est récurrent, pas de droit acquis ou de rente de situation. Et nous nous développons dans toutes nos activités : vente immobilière, courtage, promotions, objets de rendement, luxe, etc.

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