Un rapport du Global Wellness Institute estime que le fardeau économique des employés malades atteint 10 à 15 % de la production économique mondiale (1).
Ce phénomène n’est pas limité uniquement aux pays en voie de développement, où les conditions de travail sont les plus difficiles. Il s’agit d’un fait généralisé. Selon nos informations, dans une importante organisation parapublique du canton de Vaud, 4 % du total des employés est en congé maladie.
Durant les vingt dernières années, le surmenage, l’épuisement professionnel et la dépression chez les employés sont montés en flèche. À tel point que le Financial Times a qualifié ce problème de « trillion-dollar taboo » (2) après qu’une étude de l’OMS a suggéré que la dépression et l’anxiété au travail coûtent à l’économie mondiale 3 000 milliards de dollars par an (3).
En réponse aux préoccupations croissantes causées par le stress sur le marché du travail, certaines entreprises ont répondu de façon parfois très créative : journées accordées pour travailler à domicile, intervention d’ergonomes pour concevoir les espaces de travail, massages offerts pendant la journée, cours de Pilates, distributeurs de salades, canapés pour une « turbo sieste », etc.
La Clinique La Prairie, un médi-spa de luxe basé à Montreux, a récemment lancé son programme Executive Vitality, consistant en une retraite de cinq jours, destiné aux cadres supérieurs. Un programme holistique proposant des séances de soulagement au stress, réflexion personnelle, relation de groupe et évaluation médicale de haut niveau (4). Sans oublier les bains de glace et traitements de bols tibétains !
La question qui se pose alors est la suivante : dans quelle mesure ces programmes sont-ils efficaces ?
Un récent sondage a révélé que les employés qui perçoivent les employeurs comme étant réellement soucieux de leur santé sont moins stressés et plus engagés dans leur travail. Cette enquête suggère que les facteurs intangibles et émotionnels ont un impact plus significatif sur le bien-être des employés que les mises en œuvre concrètes sur le lieu de travail. Autrement dit, les bonnes intentions et l’authentique préoccupation sont plus importantes que les moyens déployés. La création d’une culture d’entreprise axée autour du soutien et de la compréhension est considérée comme l’un des aspects clés pour assurer le bien-être des employés, promouvoir une meilleure santé mentale et réduire le taux de rotation du personnel.
Les dirigeants sont de véritables catalyseurs de cette approche et de ses effets positifs sur le succès de l’entreprise. Dans un marché de plus en plus concurrentiel, on leur demande d’être très performants et soutenir leurs collègues dans leur épanouissement. De même, le bien-être des dirigeants est ainsi devenu un ingrédient essentiel pour créer une organisation collective motivée et engagée.
Bien que la recherche débute à s’y intéresser, de plus en plus d’entreprises commencent à comprendre l’importance d’un véritable bien-être émotionnel au sein de l’entreprise et le rôle essentiel des cadres dirigeants pour la culture de la santé de l’organisation, allant au-delà d’une simple commodité au sein de l’environnement de travail.
Avec des recherches, des études et peut-être quelques bains de glace, nous pourrions même être sur la bonne voie pour combattre le « tabou à 3 000 milliards de dollars ».
(1) https://globalwellnessinstitute.org/wp – content/uploads/2018/06/GWI_2016_Future_of_Wellness_at_Work.pdf?inf_contact_key = 28776a562968e2186e07635c258679b9f651f238aa2edbb9c8b7cff03e0b16a0
(2) https://www.ft.com/content/1e8293f4-a1db-11e9-974c-ad1c6ab5efd1
(3) https://www.who.int/mental_health/in_the_workplace/en/
(4) https://cliniquelaprairie.com/fr/executive-vitality